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Les cellules lymphoïdes innées éduquent les macrophages alvéolaires après exposition à différents virus

Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Liège sur les cellules lymphoïdes innées du groupe 2 (ou ILC2) montre que la reprogrammation fonctionnelle de ces cellules après exposition à des virus permet à notre organisme de réagir différemment à l’exposition à certains allergènes respiratoires. Cette étude est publiée dans science immunologie.

L’hypothèse de l’hygiène stipule que l’exposition de l’enfance à certains micro-organismes protège contre le développement de maladies allergiques telles que l’asthme. Dans ce contexte, des chercheurs du laboratoire d’immunologie-vaccinologie de l’ULiège (unité de recherche FARAH/Faculté de médecine vétérinaire) ont démontré en 2017 que l’infection de souris de laboratoire par un herpèsvirus gamma les protégeait du développement de l’asthme. Pour aller plus loin dans la compréhension fonctionnelle de ce mécanisme, les chercheurs de l’ULiège ont mené une étude, publiée dans la revue Science Immunology, qui montre désormais que la reprogrammation fonctionnelle des cellules lymphoïdes induite par le virus est une des clés du mécanisme.

« Les cellules lymphoïdes innées du groupe 2 (ILC2) ont été décrites pour la première fois en 2010 », explique Laurent Gillet, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire. « Les ILC2 sont impliquées dans les réponses aux allergènes et à certains virus, dont le virus de la grippe. Même si cette population est minoritaire dans le poumon, cela n’enlève rien à son importance et cette nouvelle étude met en lumière son rôle central dans le façonnage de la niche alvéolaire. » « Le concept de niche peut être comparé à une maison qui structure, soutient, et l’identité de son propriétaire. Cette notion propose qu’une cellule immunitaire a besoin d’une structure et d’autres cellules pour fonctionner correctement. Dans le cas de l’alvéole, les « résidents » correspondent aux macrophages alvéolaires », précise Pauline Loos, membre du Fonds de la Recherche Scientifique – Aspirante FNRS qui a réalisé cette étude au laboratoire. Au cours de la vie, ces niches seront remodelées par des facteurs environnementaux.», poursuit Bénédicte Machiels, Fonds de la recherche scientifique – Chercheur FNRS et co-responsable de l’étude. Les macrophages disparaissent et sont remplacés par des cellules recrutées, les monocytes, dont le profil fonctionnel dépendra des réparations qui s’effectueront dans cette maison au cours du temps, et notamment des ILC2 qui font partie de sa structure.. »

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Cette recherche permet de décrire pour la première fois l’effet modulateur de l’ILC2 sur les macrophages dérivés de monocytes à l’âge adulte, dans le cadre d’une infection virale garantissant une protection contre le développement de l’asthme allergique. Cette découverte est d’une grande importance puisque la niche alvéolaire se remodèle dans le temps en fonction des différents événements rencontrés au cours de la vie, comme les infections respiratoires, mais aussi l’exposition à la fumée de cigarette ou aux polluants. Ces différentes expositions sont responsables de différents programmes d’éducation des macrophages par ILC2 et pourraient expliquer en partie les variations de susceptibilité aux maladies respiratoires observées entre les individus.

Fontaine:

Université de Liège

Référence magazine :

Loos, P. et coll. (2023) L’amortissement des propriétés de type 2 des cellules lymphoïdes innées du groupe 2 par une infection par le gammaherpèsvirus reprogramme les macrophages alvéolaires. Sciences de l’immunologie. doi.org/10.1126/sciimmunol.abl9041.

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